Si l’autoconsommation collective est séduisante dans son principe, sa mise en œuvre requiert des critères bien particuliers pour s’avérer vraiment pertinente. C’est en tout cas notre point de vue. On vous l’explique, exemples réels à l’appui.
L’autoconsommation collective oui, mais quid des limites à sa mise en place ?
Pour rappel, l’autoconsommation collective consiste à partager de l’électricité produite localement, solaire notamment, entre producteurs et consommateurs raccordés au réseau public de distribution, et relevant d’un périmètre géographique proche (moins de 2 km). Concrètement, un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs se regroupent au sein d’une personne morale, afin d’organiser la consommation de l’électricité produite sur place par le ou les sites de production.
Le schéma est évidemment attractif étant donné qu’il permet de réduire les factures d’énergie, intègre une certaine philosophie du partage et contribue à la production d’énergie renouvelable en circuit court.
Ceci étant posé, certaines limites peuvent handicaper ces projets d’autoconsommation collective, comme on le remarque sur le terrain :
- Certains de ces freins tiennent à des lourdeurs et complexités administratives induites par le schéma en lui-même et à ses contraintes réglementaires, notamment :
- l’obligation de créer une Personne Morale Organisatrice qui relie producteurs et consommateurs entre eux. C’est elle qui conclut la convention d’autoconsommation collective avec le gestionnaire de réseau, le plus souvent Enedis, et est son point de contact privilégié,
- la nécessité d’établir une clé de répartition, fixe ou dynamique, qui va régir la façon dont l’énergie produite est partagée entre les consommateurs.
- La multiplicité d’acteurs constitue en tant que tel un autre facteur limitant. Elle accroît les risques qu’un consommateur « déménage » par exemple hors du rayon prévu par la règlementation (c’est-à-dire hors des 2 km du point d’injection de la production), et oblige à revoir les équilibres au risque de rendre le dispositif inopérant.
- D’un point de vue de la rentabilité, ce schéma est légèrement moins avantageux que l’autoconsommation individuelle : la production est injectée dans le réseau donc soumise à la CSPE, la contribution au service public de l’électricité (même si elle est réduite en ce moment) et au TURPE qui correspond, lui, au tarif d’utilisation du réseau public d’électricité même si, dans ce schéma, il est réduit en comparaison du TURPE « classique » payé sur votre facture d’électricité.
Mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ! Certains cas de figure précis et soigneusement étudiés se montrent parfaitement adaptés à l’autoconsommation collective. Il serait donc dommage, et surtout préjudiciable pour la transition énergétique, d’exclure a priori le recours à ce schéma. Il suffit de trouver le moyen d’effacer les lourdeurs et risques précédemment évoqués, en étant évidemment bien accompagné et conseillé…
Des exemples concrets alliant autoconsommation collective et efficacité !
Si dans certains cas la complexité de mise en œuvre remet en cause la validité du schéma d’autoconsommation collective, d’autres s’y prêtent très bien, comme nous l’avons expérimenté :
- Quand l’investisseur est également le consommateur. Nous suivons une entreprise porteuse d’une installation photovoltaïque de 500 kWc avec vente en totalité de l’électricité produite grâce à 2500 m2 d’ombrières couvertes de panneaux solaires. Ce site de stockage de véhicules consomme peu et sa capacité de production est bien supérieure au dimensionnement des installations électriques du site (d’où la vente en totalité).
→ Pour que cette entreprise puisse profiter de l’électricité qu’elle produit et alléger sa facture d’électricité en forte hausse en ce moment, HORNET ENERGIES a élaboré le dispositif suivant : la personne morale organisatrice est la holding (puisque c’est ainsi que l’entreprise est organisée), une société créée ad hoc porte l’investissement des ombrières et la société d’exploitation est titulaire du contrat d’électricité. L’énergie injectée dans le réseau est en partie consommée par l’entreprise, dans la mesure de ses besoins bien sûr, elle bénéficie donc d’un prix inférieur à ce que lui facture son fournisseur.
- Quand un groupe possède deux ou plusieurs sites dans la même zone. Citons, pour illustrer ce cas de figure, l’exemple d’un groupe industriel disposant de deux sites assez proches, l’un sans possibilité d’installer des panneaux solaires mais consommant beaucoup et l’autre pouvant accueillir une installation photovoltaïque, mais avec peu de consommation. Le groupe souhaitait faire de l’autoconsommation individuelle pour alimenter l’ensemble des sites, ce qui est strictement impossible réglementairement parlant.
→ Pour contourner cet obstacle, HORNET ENERGIES a mis en place un schéma d’autoconsommation individuelle avec vente de surplus pour l’entreprise qui supporte la centrale solaire. Ce surplus est ensuite intégré dans un dispositif d’autoconsommation collective pour alimenter le 2è site. La personne morale organisatrice est dans ce cas le groupe industriel.
Mais bien d’autres cas peuvent être envisagés comme nous sommes en train de le voir sur le terrain dans nos projets !
Prenons l’exemple d’une collectivité, qui, dans le cadre de sa mission d’accompagnement des acteurs économiques sur le territoire, souhaite aider des entreprises de son secteur face à la flambée des prix de l’énergie. Elle aimerait porter un projet d’autoconsommation collective pour leur garantir un prix de l’électricité fixe sur une durée relativement longue. Cette volonté entre dans le cadre d’une démarche territoriale d’un acteur qui possède du foncier (la collectivité) et des consommateurs de type entreprises qui peuvent s’engager sur la durée. Même si ce cas de figure comporte de multiples acteurs consommateurs, ce qui était une des limites précédemment évoquées, il s’agit là d’un nombre restreint d’entreprises et des acteurs pérennes. Quant à la règle des 2 km, des dérogations existent (jusqu’à 30 km), qui on peut l’imaginer, s’appliqueront dans ce genre de situation.
Vous l’aurez compris, tout l’enjeu consiste à monter finement des projets d’autoconsommation collective avec des coûts de gestion administrative limités, où la pertinence du modèle est validée par des acteurs qui se trouvent dans la même dynamique et mettent en commun leurs ressources foncières et financières.
Les projets d’autoconsommation collective restent des projets ambitieux certes, mais réalisables. Les subtilités réglementaires doivent être prises en compte, les charges administratives correctement gérées, et le schéma idoine doit être mis en place. HORNET ENERGIES connaît bien la mécanique pour l’avoir expérimentée lors de différents projets est en mesure de la dupliquer, en imaginant pour vous le meilleur dispositif suivant vos objectifs et vos contraintes !