Vous entendez régulièrement parler d’une hausse prévisible et continue de la facture d’électricité des entreprises, qui prend ainsi une part de plus en plus significative de leur budget. Mais lorsque l’on parle du prix de l’électricité et de facture, de quoi parle-t-on ? Synthèse de ce qu’il faut retenir…
Vous le savez sûrement, mais les prix de détail de l’électricité peuvent être décomposés en trois éléments principaux :
– Le prix de la fourniture c’est-à-dire les électrons eux-mêmes
– Le TURPE (tarifs d’utilisation des réseaux publics d’électricité) qui correspond au coût de transport des électrons et sert donc à couvrir les coûts liés aux réseaux d’électricité
– La TICFE (taxes intérieures de consommation finale sur l’électricité) plus connue sous son ancien nom de CSPE.
Quelle tendance d’évolution des prix de l’électricité ?
La fourniture : augmentation prévisible
Son prix permet au fournisseur de rémunérer les exploitants des centrales de production qui alimentent en électricité le consommateur.
Il devrait être durablement orienté à la hausse sous l’influence de différents facteurs :
– Le prix croissant du carbone lié aux quotas de CO2,
– Le prix des matières premières utilisés par ces actifs et en particulier thermiques,
– Les coûts d’investissement permettant l’entretien des centrales nucléaires et la prolongation de leur durée de vie,
– Le coût des nouvelles installations nécessaires pour faire face au remplacement des centrales obsolètes.
Le TURPE : hausse confirmée
Le TURPE devrait lui aussi suivre une trajectoire similaire comme la Commission de Régulation de Energie (CRE) l’a confirmé dans sa délibération de décembre 2020 concernant la période 2021-2024. En effet, le TURPE rémunère ENEDIS (et indirectement RTE) pour l’entretien et le développement du réseau de distribution et de transport de l’électricité. Ce réseau nécessite des coûts croissants d’entretien (entretien des lignes, enfouissement) mais également de développement notamment pour permettre l’accueil de nouveaux actifs décentralisés et pour désenclaver certaines zones géographiques trop sensibles aux risques de coupure (Bretagne, PACA…).
La CSPE (TICFE) : des questions
Son niveau fixé à 22,5 €/MWh n’a pas été réévalué depuis 2016. Elle rémunère aujourd’hui le développement des centrales de production renouvelables, les mécanismes de solidarité permettant à chacun de bénéficier du même tarif partout en France que ce soit en métropole ou dans les DOM- TOM (principe du timbre) et les dispositifs sociaux (chèque énergie…). Au regard des thématiques couvertes dont l’importance va croissante, on peut s’interroger sur la pérennité de la stabilité de la CSPE.
Le certificat de capacité : une imputation croissante ?
Une nouvelle composante impacte de plus en plus les contrats d’électricité des entreprises : le mécanisme de capacité. Il vise à financer l’entretien et l’investissement dans les moyens de production ou de réduction de consommation (effacement) nécessaires pour assurer une puissance disponible suffisante lors des heures de pointe et éviter ainsi les risques de coupure hivernale. HORNET ENERGIES a pu constater auprès de ses clients que ce mécanisme, introduit début 2019, commence à se répercuter sur les factures et peut représenter jusqu’à plus de 15€/MWh. D’autres dispositifs, notamment les certificats d’économie d’énergie, risquent également de jouer un rôle graduel sur l’évolution des tarifs de l’énergie.
Si les augmentations de prix d’électricité ont été conséquentes et ont pu entraîner des hausses de factures de plus de 10% par an ces dernières années, elles devraient donc se poursuivre à un rythme plus ou moins soutenu. Mais heureuse nouvelle, elles permettront de moderniser notre système électrique (tant concernant les actifs que le réseau) et le développement d’un système plus sobre et plus juste.
Dans ce contexte, les installations photovoltaïques en autoconsommation permettront durablement de contribuer à cette modernisation, tout en limitant l’impact de cette hausse pour les entreprises.