Le point de vue d’Enerplan, le Syndicat des professionnels de l’Énergie Solaire

Hornet Energies est adhérent à Enerplan, le Syndicat des professionnels de l’Énergie Solaire. L’occasion d’en savoir plus sur ce partenaire incontournable des pouvoirs publics et des acteurs de la filière solaire, avec son Directeur général adjoint David Gréau, d’évoquer les bonnes nouvelles concernant le secteur et de parler d’autoconsommation.
Comment présenter Enerplan à ceux qui ne vous connaissent pas ?

Le Syndicat des professionnels de l’Énergie Solaire, créé en 1983, a vocation à regrouper tous ceux qui concourent et contribuent au développement des trois filières solaires à savoir ce qui a trait au bâtiment et à l’autoconsommation, le solaire thermique et les grandes centrales photovoltaïques, celles qui ont des puissances éligibles aux appels d’offres. Nous comptons à ce jour environ 300 entreprises adhérentes sur l’ensemble de la chaîne de valeur : des industriels aux petits installateurs en passant par les grands développeurs, les acteurs de la banque/assurance et les associations qui souhaitent développer le solaire. Nous remplissons 3 vocations principales grâce à la contribution de nos adhérents et en nous basant sur leurs remontées terrain :

  • fédérer cette filière solaire dans ses diverses composantes et tous ses acteurs,
  • faire entendre leur voix au sens large, aussi bien au niveau du grand public que des décideurs,
  • être force de proposition auprès des pouvoirs publics.
Des avancées significatives ont été constatées ces derniers temps : comment les jugez-vous ?

Regardons d’abord du côté du marché lui-même : en 2021, le parc solaire a gagné plus de 2,5 GW, un niveau trois fois supérieur à celui de 2020 et un boom particulièrement marqué au dernier trimestre. C’est la première fois que plus d’1 GW a été raccordé. D’autre part, l’année a été marquée par l’extension du guichet ouvert aux centrales photovoltaïques d’une puissance allant jusqu’à 500 kWc, contre 100 kWc auparavant ce qui va donc concerner un plus grand nombre d’acteurs : les grandes toitures de bâtiments agricoles, de bâtiments industriels, de centres commerciaux et les ombrières de parking par exemple.

Les derniers mois ont été extrêmement féconds sur le plan des demandes de raccordements au gestionnaire de réseau d’après les échos que nous avons. Tout le monde était dans les starting-blocks et attendait cette simplification pour se lancer. Pour rappel, deux mécanismes de valorisation de l’énergie photovoltaïque existent reposant sur la puissance des installations : le guichet ouvert ou la mise en concurrence via appel d’offres. Auparavant, les projets de 100 à 500 kWc étaient soumis à ces appels d’offres, ils comportaient de fait une composante aléatoire qui n’encourageait pas les propriétaires à s’engager. La donne a changé.

Structurellement, comment également expliquer la dynamique que vous évoquez ?

Sur le segment résidentiel, c’est clairement le fait de prises de conscience, de questions liées au coût de l’énergie et de résilience. Les ménages souhaitent installer des panneaux solaires sur leur toiture, non pour en tirer un revenu et en faire un outil économique, mais pour consommer leur propre électricité et bénéficier d’une certaine stabilité. La logique est peu ou prou identique sur le segment des professionnels.

En ce qui concerne les grandes puissances, on remarque un fort développement des volumes accordés, c’est-à-dire que plus on avance dans le temps, plus il y a de volumes ouverts à candidature.

Enfin, les contrats de gré à gré (PPA), encore émergents mais en développement, représentent le troisième moteur de cette dynamique. Il s’agit de contrats passés entre un producteur et un acteur privé pour acquérir tout ou partie de l’énergie qu’il produit.

Quels principaux obstacles restent à surmonter selon vous ?

Sur le bâtiment, je dirais que la grande majorité des freins est levée, à quelques exceptions près. En revanche, il reste à régler la problématique de l’accès à l’assurance pour les petits et/ou nouveaux installateurs qui ont du mal à pouvoir souscrire la RC PRO et la RC décennale alors que c’est obligatoire. Il en va de même de l’assurabilité des bâtiments solarisés : dès lors que le solaire est un procédé constructif généralisé, les assureurs ne doivent pas représenter un obstacle pour le preneur du bâtiment. Nous y travaillons.

L’autre sujet épineux concerne la lourdeur et la complexité des démarches administratives pour les installations au sol. Les récentes annonces, positives, du Président de la République pour la filière et les ambitions en la matière ne seront suivies d’effet que si les services instructeurs, les collectivités territoriales et les gestionnaires de réseaux ont les moyens humains et techniques de traiter tous les dossiers…

Passons au sujet de l’autoconsommation : comment convaincre les professionnels de son intérêt ?

Je leur conseillerais simplement d’étudier leurs factures d’électricité et de mettre en regard leurs besoins. Ils se rendront compte de l’intérêt économique d’une installation photovoltaïque et des gains réalisables grâce à l’autoconsommation. D’autant qu’une pratique en plein essor permet à un grand nombre de professionnels de profiter de cette électricité produite en locale : le tiers investissement. En quelques mots : le professionnel ou l’industriel – dont le métier n’est pas de produire de l ‘électricité et qui ne souhaite pas grever ses capacités d’investissement – peut autoconsommer l’électricité produite sur son bâtiment, en échange d’une redevance ou d’un loyer versé au tiers qui aura installé la centrale photovoltaïque, qui en assurera la maintenance, qui gérera les contrats pour la vente des surplus le cas échéant etc. Ce modèle économique qui a fait ses preuves favorise le solaire et l’autoconsommation au sens où il permet à des professionnels de ne pas financer directement une installation photovoltaïque et de bénéficier d’une facture d’électricité réduite.

Je pense aussi que les récentes et/ou nouvelles obligations légales concernant la solarisation ou la végétalisation des surfaces de toiture pour les bâtiments, centres commerciaux, centres logistiques, ainsi que pour les bureaux et les ombrières de parking vont inciter les professionnels à se poser la question du solaire en de nouveaux termes : « à partir du moment où j’ai des panneaux solaires sur le toit de mon bâtiment professionnel ou sur mon parking, comment valoriser l’électricité produite ? Est-ce que je l’injecte dans le réseau ou ai-je des besoins qui justifient que je l’autoconsomme ? »

Est-ce que l’autoconsommation a du sens dans tous les secteurs d’activité ?

Oui, même si les besoins seront différents. Prenons un exemple : un bâtiment commercial accueille un magasin de surgelés avec une forte consommation électrique 24h/24 et toute l’année, qui légitime économiquement l’autoconsommation totale. Son voisin dispose de la même surface commerciale mais abrite une activité de magasin de chaussures, donc avec des besoins électriques complètement différents. Ces professionnels pourront trouver une solution d’autoconsommation adaptée à leurs besoins, même s’ils ne seront pas tous les 2 dans une logique de production maximale. Mais ce qui est certain, c’est que chacun trouvera un intérêt à minorer sa facture d’énergie et produire localement son électricité.

Vous êtes donc plutôt positif sur les perspectives ?

Oui clairement, même si nous sommes loin d’être arrivés au bout des efforts. Les volumes montent, les recrutements s’accélèrent comme on le remarque parmi nos entreprises adhérentes qui se structurent pour anticiper les importantes croissances à venir sur tous les segments.

Les annonces, travaux et volontés exprimées sur la nécessité d’un renouveau de la filière industrielle de productions de panneaux solaires, d’onduleurs, de structures sont d’autres signaux forts. Ce chantier n’en est qu’à ses débuts et sera évidemment conditionné à des mécanismes à définir, du type taxe carbone aux frontières de l’Europe par exemple. Et surtout à la visibilité qu’auront les industriels sur le marché, à travers les objectifs qui sont déclinés dans les appels d’offres et la programmation pluriannuelle de l’énergie.

Un dernier mot aux professionnels ?

Les économies réalisables dans un contexte de renchérissement continu des coûts de l’énergie sont clairement à prendre en compte. Je voudrais simplement dire aux professionnels et industriels ceci : même si ce n’est pas votre métier de produire de l’énergie, c’est bien vous qui payez la facture énergétique. Vous pouvez trouver des acteurs qualifiés qui sauront vous faire des propositions ayant à fois un sens économique et écologique pour participer au développement d’une énergie qui est disponible sur tout le territoire et peut être consommée directement sur place, en fonction de vos besoins.

david gréau
David Gréau, Directeur général adjoint
logo-hornet-energies
A propos de l'auteur

Curabitur sagittis vehicula convallis. Maecenas ac nibh nisl. Nullam ultricies leo vel egestas convallis. Nulla sed nunc tempor, ultricies metus in, bibendum augue. Proin viverra leo eu nunc accumsan accumsan.